Abbaye (ferme de l’)

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© Google Earth Pro – octobre 2018

La ferme se situait à droite (Est) de l’entrée de l’abbaye. Elle est volontairement reléguée à l’écart du palais abbatial car celui-ci, symbole de la grandeur et de la puissance du plus ancien monastère du duché de Brabant, ne devait point être troublé par le travail agricole, témoin de la vie en autarcie de l’abbaye. Elle a été classée comme monument historique en même temps que les parties anciennes de la Faculté par Arrêté Royal du 23 juin 1977.

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On sait que l’architecte Laurent-Benoît Dewez (1731-1812) reconstruisit entièrement de 1762 à 1779 les bâtiments de l’abbaye, sous Jacques Legrain, 52 ème abbé de Gembloux. Il ne fut pour rien cependant dans la reconstruction de la ferme abbatiale, dite « ferme de la Basse-Cour », qui fut terminée en 1759, bien que le millésime 1762 apparaisse sur le mur de l’immense grange, devenue l’Espace Senghor. (1)

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Après la Révolution française, les victoires de Dumouriez à Jemappes (1792) et de Jourdan à Fleurus (1794) amenèrent la conquête, entre autres, de nos régions par la France. Le Directoire décréta le 1er septembre 1796 la suppression des ordres religieux et la mise en vente de leurs biens nationalisés. C’est ainsi que la ferme de la « Basse-Cour » passa d’un propriétaire à l’autre au cours du temps.

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Elle fut acquise, dans un ensemble d’autres bâtiments et terres, par Jean-Baptiste Paulée, commerçant et financier français de Douai, le 23 Ventôse, an V (12.03.1797). Il décède en 1831 et sa fille Eglé-Rosalie, héritière, revend le bien en 1839 à François Adrien J. Piéton, sénateur et maître de la Poste aux chevaux à Namur.

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Piéton loue la ferme à un certain Delrue, bail repris par après par Staquet et Fils. Au décès de Piéton en 1865, une de ses filles, Eugénie hérite la ferme et l’agrémente de nombreuses terres voisines jusqu’à son décès en 1908. Son neveu et seul héritier, le baron Charles de Woot de Trixhe revend la ferme et ses dépendances devant le notaire Bruyr en juin 1917, à : Madeleine Descampe, épouse Chassart, Jean-Jules Descampe, industriel à Gembloux et Paul-Pierre Descampe de Tongrinne, chacun engagé pour un tiers. 
Le bien fut affermé par Clémentine Descampe, leur cousine, et son mari Georges Bedoret († 1957).

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Par après, Paul Descampe, suite à un accord entre frères et soeurs, devient seul propriétaire. Il meurt en 1925; sa veuve a une fille, issue d’une seconde noce, Nadine qui épouse… Albert Bedoret († 1990), fils de Georges. Leurs héritiers revendent la ferme en février 1992 pour 54,5 millions de francs à la Faculté des Sciences Agronomiques (375/545e) et à la CGER (170/545e). En 1995, la Faculté rachète les parts (170) de la CGER et devient seule propriétaire.

 

L’INTÉRIEUR DE LA FERME DE NOS JOURS

 

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Soldats allemands pendant la première guerre 14-18 dans la cour de la ferme devant le colombier – auteur inconnu – ©  tous droits réservés – Delcampe.net

Le 26 août 1914, un certain François Clause, originaire de Fosses, fut fusillé dans la cour de la ferme par la soldatesque allemande devant les yeux du propriétaire, Monsieur Bedoret.

(voir Un fusillé à la ferme de l’abbaye – Gembloux dans la tourmente de la 1ere Guerre mondiale – Legros, Van Eyck, Van Lippevelde).

 

 

GALERIE….. pour voir en grand.

Sources:

– Delcampe.net
– Bulletin n° 10/1996-Cercle Royal Art et Histoire – pages 31/37 (Martens P-Detroux L. )

(1) JEUNEJEAN B. – « Une reconstruction d’abbaye au XXVIIIè siècle: Gembloux et l’intervention de Laurent-Benoit Dewez » – mémoire de licence U.C.L. 1976, page 45.

Jm Gilles – 2020

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